« Nobody Wants This » sur Netflix : une romance toute douce… pour ceux qui adorent être complètement déconnectés de la réalité
Ce n’est pas un billet de hater, promis juré.
J’ai même plutôt apprécié « Nobody Wants This », la dernière série de romance made in Netflix, qui rencontre un carton, et dont la saison 2 vient d’être commandée.
La raison du succès ? Maybe parce qu’on n’est pas vraiment surpris par le déroulement de l’intrigue – qui repose sur des clichés classiques de la comédie romantique –, et que la série a ce doux côté réconfortant et chaleureux, faisant d’elle un véritable « doudou » pour sentimentaux invétérés comme moi. On sait à quoi s’attendre, et c’est justement là ce qui fait son charme : on se laisse emporter sans résistance, porté par cette bulle doucereuse et idéale. Mais il y a un « mais ».
Qu’on adore les acteurs principaux et leur dynamique !
Kristen Bell (éternelle Veronica Mars, mais pas que) et Adam Brody (éternel Seth Cohen dans The OC « Newport Beach »), qu’on a vus grandir dans nos postes de télé depuis près de 20 ans et qu’on adore voir en duo (mais quelle idée de génie que ce casting !), sont les piliers de la série, et leur complicité à l’écran est sans conteste l’un des points les plus forts du show. Kristen Bell, avec son jeu naturel et son sens impeccable du timing comique, incarne une Joanne à la fois drôle et vulnérable. Adam Brody, quant à lui, campe un rabbin bienveillant, loin des stéréotypes religieux rigides, et parvient à équilibrer foi et modernité avec un charme fou. Ensemble, ils portent la série de manière convaincante, même si le scénario reste prévisible.
Aux États-Unis, la religion, c’est sacré… et faut donc obligatoirement en parler
« Nobody Wants This » joue avec des thématiques culturelles fortes, comme la différence de foi entre Noah, attaché à ses traditions juives, et Joanne, plus libre et spirituellement détachée (pour ne pas dire… presque athée). Cette différence aurait pu être un point de discorde constant dans la série, mais elle est plutôt utilisée comme un terrain d’humour et de questionnement sur les relations modernes. Sans entrer dans une réflexion non plus trop profonde, la série illustre les compromis et les défis que des croyances divergentes peuvent poser dans une relation, tout en demeurant légère et accessible. Ouf.
Mais… la déconnexion à la réalité est-elle LA solution pour assurer le succès de la série ?
Dans un genre pourtant déjà bien saturé, « Nobody Wants This » ne révolutionne pas la comédie romantique. Néanmoins, elle se distingue par sa douce légèreté et son humour bien dosé, qui nous portent malgré tout. On est loin des classiques du genre. Ici, le ton est plus frivole, et les personnages évoluent dans une bulle où tout semble plus facile.
Et c’est peut-être ce côté déconnecté et idéalisé qui rend la série si attrayante pour ceux qui cherchent à s’évader de la réalité le temps de quelques épisodes.
Car c’est ce qui m’a surpris le plus : c’est cette déconnexion totale et décomplexée avec la réalité.
À y regarder de plus près, la série met en scène des personnages tous pétés de thunes, vivant dans d’immenses maisons dignes du magazine de déco « AD », gagnent des fortunes grâce à un podcast sur le sexe – ce qui, soyons honnêtes, n’arrive QUE dans les scénarios fantasmés des séries télévisées, etc. Tout dans leurs vies est parfait : ils sont beaux, bien habillés, ont du temps pour eux-mêmes et pour leurs hobbies. Quand ils se promènent dans les rues de L.A. le soir, pas un clodo, rien n’est crade.
Tous ceux qui sont allés à L.A. (moi y compris, et récemment) savent que le soir, tu ne t’y balades pas si tu veux rester en vie, pour notamment échapper aux zombies shootés aux opioïdes qui font franchement peur quand tu les croises. Dans cette série, la représentation de la vie californienne semble parfaite et tout droit sortie d’un rêve éveillé, où les obstacles sont d’ordre purement émotionnel et jamais matériel.
Il est donc légitime de se demander si ce genre de portrait flatteur n’en dit pas plus sur nos désirs d’évasion que sur la réalité des relations amoureuses. À un moment où les comédies romantiques tendent à se rapprocher des vérités sociales pour toucher un public plus large, « Nobody Wants This » s’éloigne du pragmatisme pour offrir un authentique produit du « California dream » – fait de yoga, de matcha latte, de rooftop au Mama Shelter, de cours de cycling et de tenues « lose mais tendance ». Cela peut prêter à sourire, mais il est indéniable que cela place la série dans une bulle de mensonge total. Et c’est peut-être ça qui marche (en plus du casting impeccable).
En somme, « Nobody Wants This » est une série douce, réconfortante et agréable, idéale pour les amateurs de fictions sentimentales qui ne cherchent pas nécessairement à être surpris. Elle ne se distingue donc pas par son originalité et son réalisme, mais offre une évasion parfaite pour ceux qui, comme moi, apprécient les clichés et les happy ends. Si l’American dream dépeint ici semble un peu trop impeccable, il n’en reste pas moins que cette série fera sourire et réchauffer le cœur de tout romantique dans l’âme.